L’Ayurveda, la médecine traditionnelle Indienne, propose que la bonne santé, qui découle globalement de nos habitudes de vie peut nous propulser vers de grands états de joie, vitalité et abondance.
Prana, Tejas et Ojas: Ce sont les trois trésors de la santé, les nectars que l’on récolte lorsque Vata, Pitta et Kapha sont en état d’harmonie.
Comment récoler ces trois trésors, et à quoi ceux-ci ressemblent lorsqu’ils sont embodied?
Prana – Vitalité
Prana: l’essence de Vata dosha
Vitalité
Énergie disponible
Un esprit ancré dans le moment présent
Sur le plan hormonal: Un cycle régulier et sans douleurs
Nous récoltons du prana grâce à ces bonnes habitudes:
Respiration, yoga, méditation: un système nerveux régulé
Des aliments frais, beaucoup de fruits & légumes de saison
Être en contact de la nature: forêt, lac, mer, océan, désert
Respirer des grands bols d’air frais: marcher, courir ou faire du vélo en nature
Étirements pour améliorer la circulation du sang et de l’énergie vitale
Tejas – Glow
Tejas est l’essence de pitta dosha. C’est la capacité de rayonner de l’intérieur comme de l’extérieur
Un esprit vif et éveillé
Une présence radieuse et inspirante
Une peau lumineuse
Sur le plan hormonal: Une belle ovulation à chaque cycle
Tejas, la lumière ou l’éclat, découle d’une excellente capacité de transformation: cellulaire, digestive, mentale. Ceci est possible avec:
Agni: Une bonne digestion
Des aliments qui supportent le rôle de détoxification du foie
Se rapprocher de la lumière d’un feu ou d’une lumière infrarouge
Consommer des aliments gorgés de soleil: tomates, grenades etc.
Cultiver la joie: dancer, rire, chanter
La stimulation intellectuelle: lire, débattre, discuter et cultiver un esprit critique
Ojas – Stamina
Ojas est l’essence de Kapha dosha. Ojas se construit plus facilement durant les saisons froides.
C’est notre réserve en cas de famine, maladie ou stress:
Résilience physique et mentale
Endurance, persévérance
Une bonne immunité
Sur le plan hormonal: Assez de progestérone!
Nous faisons des réserves d’Ojas avec:
Une bonne alimentation riche et complète et des plantes nutritives
De l’activité physique soutenue qui contribue à construire une masse musculaire: resistence training, musculation, pilates
Un sommeil réparateur: dormir un sommeil de bonne qualité (avant minuit) et suffisamment d’heures.
Un “bon mental” et une régulation émotionnelle: être capable de relativiser
L’Ayurveda est une science ancestrale originaire de l’Inde. Ayu signifie Vie ou Vivant, les Védas sont les connaissances. L’Ayurveda est donc la connaissance du vivant, sur le plan micro et macro. L’Ayurveda définit la santé du corps humain en interaction avec tout le vivant: les saisons, les plantes, les minéraux, la politique, la culture, la pensée, et tout ce qui bouge et se transforme.
Les quatre dimensions de la santé: une approche holisitique
La santé physique
La santé physique s’entretient à travers nos pratiques quotidiennes: L’alimentation, la qualité de notre sommeil, l’exercice physique, la qualité de l’air que l’on respire etc.
Du point de vue de la santé féminine, tout ce que l’on consomme et notre environnement directe influencent la production de nos hormones sexuelles et nos hormones de stress. Ceci affecte directement nos cycles menstruels : régularité ou irrégularité, la qualité des saignements, la longueur du cycle, si l’on ovule ou pas et tous les troubles hormonaux et cycliques.
La santé mentale
L’Ayurveda décrit trois états du mental: le mental agité, en proie à une activité mentale incessante (rajas), le mental mou et apathique (tamas) à le mental purifié de ses distractions et ses illusions (sattva). Pour être en bonne santé mentale, il faut alors cultiver en soi l’observateur, pour cela, la méditation est le meilleur outil.
Toutefois, la santé mentale chez les femmes ne transcende par le corps, la méditation n’est pas une solution miracle. La santé mentale des femmes est un sujet bien plus complexe. Elle est tout d’abord directement liée à notre (fragile) équilibre hormonal. Elle est aussi influencée par toutes les narratives alimentées et projetées par la société sur le corps des femmes et leurs passages.
La santé sociale
L’Ayurveda considère que la santé sociale est le fruit d’un esprit de communauté et d’entraide. Elle est acquise lorsque l’on établit des relations sociales saines bâties sur le confiance mutuelle.
Pour les femmes, la santé sociale fleurit dans un environnement et des structures qui renforcent l’égalité entre les sexes et la sécurité physique, psychologique et émotionnelle.
La santé spirituelle
Dans les traditions philosophiques indiennes, la spiritualité n’a rien à voir avec la religion. La spiritualité peut se traduire par le terme ‘adhyatma‘. Deux mots : adhya (étude) et atma (soi ou âme). La santé spirituelle est la connaissance de soi au delà des illusions de l’égo. Une bonne santé spirituelle active en nous une résilience face au stress du quotidien et aux changements perpétuels.
“Satchitananda” is our basic nature – Our basic nature is truthful, conscious, blissful. Anything that is not incarnated in its basic nature suffers.
Dr Sharma, on Spiritual Health
Les piliers de la santé
Ahar – Alimentation
Comment, quand, quoi, manger pour maintenir une bonne santé digestive. L’Ayurveda apporte une connaissance globale et complète sur les bases d’une alimentation équilibrée.
Nidra – Sommeil
La santé dépends de la qualité de notre sommeil. Optimiser ses chances de bien dormir, allonge notre espérance de vie, notre niveau d’énergie et notre vitalité.
Brahmacharya – Gestion du stress et intériorité
Contrôler le flux de ses pensées, gérer le stress, soustraire ses sens du monde extérieur.
Rajasvala Paricharya
« Rajasvala Paricharya aide les femmes à réagir de manière saine aux changements physiques et émotionnels profonds induits par le cycle menstruel. » — Roshni KP
Rajasvala : Femme menstruée Paricharya : habitudes, pratiques à suivre
En sanskrit, le cycle menstruel est appelé Rituchakra. Ritu signifie « saison » ou « changement », et Chakra, « cycle ». Chaque mois, ce changement saisonnier intérieur perturbe l’équilibre du corps et de l’esprit.
En prenant conscience de nos habitudes alimentaires et de notre hygiène de vie, il est possible de mieux accompagner ces fluctuations cycliques et de réduire les douleurs, l’inconfort, ainsi que les symptômes ou troubles menstruels plus graves. C’est aussi un précieux outil préventif contre les troubles de la fertilité.
L’Ayurveda nous met en lien avec l’aspect éternellement changeant et cyclique du vivant: l’interférence du rythme circadien, des changements saisonniers et cycliques sur notre équilibre intérieur. Maintenir l’équilibre est essentiel pour prévenir les petits déséquilibres, qui avec le temps et la répétition, peuvent s’installer comme de véritables troubles.
Dans les médecines traditionnelles, indienne et chinoise, la chaleur et la sudation font partie de l’arsenal thérapeutique pour divers troubles et déséquilibres. Pour la santé des femmes, l’application de la chaleur a de grandes vertus. Entre prévention et soulagement des douleurs, voici comment bien utiliser les différentes sources de chaleur.
Sauna sec ou infrarougeHammamMoxibustion Chinese medicineBouilllotte
Svedan : La sudation thérapeutique
Le sauna sec ou infrarouge : Une chaleur forte, sèche et pénétrante qui ouvre les pores et fait transpirer. La peau est un organe émonctoire et la transpiration favorise la la détoxication naturelle. Le sauna sec ou scandinave, est parfait pour supporter son corps durant la phase lutéale (prémenstruelle).
Le sauna humide, le hamam et les bains de vapeur ne sont pas recommandés à tout le monde ni à toutes les saisons. En Ayurveda, les bains de vapeur sont utilisés après un soin à l’huile pour faire pénétrer celle-ci. Or, l’exposition excessive à l’humidité peut nuire à des personnes qui ont déjà un excès d’humidité comme de l’arthrite ou des troubles métaboliques comme l’obésité. Le hamam devrait être évité au printemps et à la fin de l’été lorsque le temps est naturellement très humide.
L’exposition au soleil: Bénéfique à raison d’une vingtaine de minutes par jour pour stimuler le métabolisme, absorber la vitamine D, réguler l’horloge biologique et le rythme circadien responsable de la sécrétion de mélatonine (sommeil) et sérotonine (joie)! Ne pas sous-estimer les bienfaits d’une pause tisane le visage au soleil.
La bouillotte: Très utile pour réchauffer localement les zones où il y a des douleurs associées au froid comme le bassin, le bas du dos, le haut des cuisses et le ventre. La chaleur diffuse permet de calmer les spasmes et les douleurs. Sur le ventre, la chaleur de la bouillotte permet d’apaiser gaz, ballonnements et constipation. En Ayurveda, on dit que la chaleur apaise Vata dosha et améliore la circulation.
La moxibustion: Ce traitement localisé utilisé en médecine chinoise est utilisé pour réchauffer en profondeur des points d’acupuncture et améliorer la circulation du chi, l’énergie vitale et disperser le froid.
Melyena Mag consacre ce mois de Mai à la ménarche.
Définition:
Du grec ancien, composé de μήν, mên (« mois ») et de αρχή, arkhê (« commencement »). La ménarche est la période des premières menstruations, c’est-à-dire la première fois où, dans le cycle ovulatoire, une femme a ses règles.
Quelle transmission reçoit-on à la ménarche?
La ménarche marque le grand passage de l’enfance vers la puberté, un grand tournant dans la vie des jeunes filles. La ménarche est un passage souvent passé sous silence, sans célébration ni transmission. Ce vide se remplît alors petit à petit avec l’expérience directe, confortable ou douloureuse, et l’information trouvée dans les magasines pour adolescentes, les films, les conversations entre amies et d’autres canaux d’informations (aujourd’hui les réseaux sociaux).
Dans le vide de ce passage, on apprend vite à cacher, à avoir honte, à taire les inconforts et à ignorer son cycle. On dit que la manière avec laquelle nous vivons ce premier passage colore la façon avec laquelle on perçoit et vit notre cycle menstruel notre au long de notre vie.
Qui joue un rôle dans ce grand passage?
La famille, particulièrement les figures féminines: mère, tantes, grand-mères
Les amies et copines de classe
Médias et réseaux sociaux
Livres et magazines pour ados
École
« Présenté et accueilli par la famille comme un signe de féminité et de maturité, cet événement agit sur la définition que les filles se font d’elles- mêmes et de leur statut et implique pour elles des changements d’actions et d’attitudes. Par conséquent, les premières règles possèdent une place fondamentale dans l’entrée dans l’adolescence alors même que cet âge de la vie est surtout défini par ses codes culturels. » Mardon, A. 2009). Les premières règles des jeunes filles : puberté et entrée dans l’adolescence. Sociétés contemporaines, 75(3), 109-129.
« Every family has an opportunity to break the cycle of period shame by starting within their own home. » Chantal Blake, Menstrual health educator and writer
Émotions, souvenirs, impressions
Quelles émotions sont ressenties à la ménarche?
Surprise, gêne, honte, joie, anxiété, détresse, tristesse… autant d’émotions que d’expériences selon l’environnement dans laquelle baignait la jeune adolescente, le degré de préparation et d’accompagnement reçus.
« La psychologie du développement, qui a fait des premières règles un indicateur du développement pubertaire, au sens biologique du terme, s’est intéressée à l’expérience de la ménarche. Elle a montré qu’il ne s’agissait pas d’un événement traumatisant pour une majorité de jeunes filles, à l’exception de celles peu informées et précoces par rapport à leurs camarades. »
(2009). Les premières règles des jeunes filles : puberté et entrée dans l’adolescence. Sociétés contemporaines, 75(3), 109-129.
Inès, que j’ai interviewé dans le projet ‘Period Talk’ confie que sa ménarche s’est passé dans une sorte de silence, car elle ne l’a même pas dit à sa meilleure amie. L’arrivée de la ménarche fut accompagnée par la conscience soudaine de devoir dorénavant jeûner durant ramadan. Sa mère a été témoin de ce passage, mais n’a pas invité la discussion et n’a pas offert de support: « elle fait la classe morte ». C’est le sentiment d’être livrée à soi-même. Inès dit qu’elle aurait aimé que sa mère mène la discussion. Elles avaient pour rituel d’aller se baigner ensemble et à partir de la 8eme année, le rituel s’est arrêté.
Est-ce que tu aurais souhaité recevoir un meilleur accompagnement? Vos témoignages
« Oui définitivement. Mes parents n’avaient pas forcément les ressources ni les aptitudes en communication pour m’accompagner…»
« Oui surtout comment calmer les douleurs naturellement et pas avec de l’antadys! »
« Pas nécessairement , en revanche c’est maintenant que je souhaite comprendre mon rapport à mon corps à mes règles ainsi que les associer savoirs et pratiques anciennes.»
« Oui. Des ressources pour explorer seule. J’aimais lire dans les encyclopédies. Des images, des textes descriptifs, des illustrations…»
Quel type de représentations se fait-on du cycle menstruel lorsque l’on a pas reçu d’accompagnement ou de transmission?
“On entend que c’est sale” explique Inès, c’est vécu avec dégoût et honte, surtout à l’adolescence, par exemple éviter de jeter ses serviettes par gêne, les mettre dans un sac pour les jeter après car il ne fallait pas laisser de trace”.
Myriam se confie à son tour. Elle utilise des mots comme “troublant” et “choquée” pour décrire sa première réaction à la vue du sang menstruel. « Maman riait, ‘benti wallet mra‘…la vue du sang est traumatisant ». C’est le sentiment d’une étape franchie et d’un impossible retour en arrière avec beaucoup d’anticipations: « Est-ce que ça va changer ma vie? Est ce que je pourrais continuer à être active ? ». Pour cette sportive, le sentiment qu’un handicap vient de se poser : le port de la serviette.
Une ménarche célébrée et transmise
Pourquoi célébrer (littéralement ou symboliquement) la ménarche? L’empreinte d’une première expérience positive teinte grandement le rapport que l’on a avec un phénomène. Laisser une empreinte psychologique positive associée à des émotions comme la joie et la fierté, façonne le rapport que la jeune fille et ensuite la femme vit son corps et son cycle.
« A menstruation celebration, for example a first moon party, or period party, celebrates menstruation. Different cultures and communities across the globe celebrate Menarche (first period).This practice is followed by Apache, Ojibwe and Hupa tribal communities from different parts of North America, Ulithi tribe from South Pacific region, Japan, Africa, and India among others. »
Wikipedia contributors. (2025, April 9). Menstruation celebration. In Wikipedia, The Free Encyclopedia.
Le village joue un rôle très important quant aux types de représentations véhiculées aux jeunes filles sur leurs menstruations (la notion d’impureté est apprise). Toutefois dans l’intimité, les études ont montré que le rôle de la mère est capital. Une transmission saine et une parole libérée contribuent à nourrir une image saine et positive qui désamorce la honte et le dégoût.
« However, most of our ideas about menstruation come before a lesson in school. The cycle we know first is the cycle that brought us into being – the bleeding of our mother. How she feels, shifts and lives with her own monthly period serves as an introductory lesson, setting expectations to share or conceal, to slow down or push through, to rejoice or to lament. » Chantal Blake, Menstrual health educator and writer
« The results showed that, from the perspective of teenage girls, the preferred source of information about the process of puberty, menarche, and menstruation was the mother in all studies at 60% (Iran 57%, and other countries 66%). According to the findings of this study, it is essential that health professionals and officials of the ministry of health train mothers about the time, trends, and factors affecting the start of puberty using a multi-dimensional approach that involves religious organizations, community groups, and peer groups. » Sooki Z, Shariati M, Chaman R, Khosravi A, Effatpanah M, Keramat A. The Role of Mother in Informing Girls About Puberty: A Meta-Analysis Study. Nurs Midwifery Stud. 2016 Feb 20;5(1):e30360.
Fête de Ambubachi Mela en Inde
Conclusion:
De quoi les jeunes filles ont-elles réellement besoin de recevoir à notre époque ? Si un rituel est trop complexe à mettre en place pour la maman et les figures féminines autour d’elle, qu’est-ce qu’on peut dire de la présence, du réconfort, des mots bienveillants? Et si on les préparait aux changements auquel leurs corps fait face? Et si on leur racontait comment ça s’est passé pour nous? Et si on mettait à leur disposition des outils de connaissance de soi pour qu’elles puissent cheminer avec curiosité et autonomie?
Et arrivées à l’âge adulte, est-ce qu’il est trop tard pour les femmes dans leur vingtaine, trentaine ou quarantaine de combler ce vide laissé par la ménarche? À mon humble avis, il n’est jamais trop tard pour comprendre le fonctionnement de son corps, découvrir ses rythmes intérieurs et de réveiller la sagesse qui sommeille en nous.